Préambule, aller à la ligne de départ
Tout commence avec la descente vers la ligne de départ. Jeudi 16 Juin, nous remplissons notre camping car de victuailles. Nous nous dirigeons vers le port de Vuosaari pour prendre le ferry Finnlines en direction de Travemunde en Allemagne. 30 heures de traversée et 1400km plus loin, nous arrivons enfin en Allemagne. Il est 22h et nous cherchons une aire d’autoroute pour nous poser et passer la nuit. Une nuit à Bremen, puis direction Essen pour visiter une superbe magasin de jeux de société, nous passons la nuit suivante sur le parking municipal d’une petite ville proche de Köln. La journée suivante, nous passons à Phantasialand, une sorte de Parc Asterix sans héros, mais très bien réalisé. Un bémol, ces allemands ne peuvent pas s’empêcher de fumer strictement partout.
Prochaine arrêt, Mâcon. Puis Mercredi 22 Juin, Vaison-la-Romaine, au pied du géant de Provence. J’avais dans l’idée d’aller gravir le Mont Ventoux une fois, avant la course pour voir de quoi il en retournait… mais on m’a recommandé d’éviter cela pour ne pas trop entamer mes réserves à deux jours du départ. Un petit tour à Malaucène quand même pour tâter le terrain et “faire tourner les jambes”. Il faut faire tourner les jambes. J’en profite pour m’arrêter au magasin Assos et acheter un nouveau maillot, blanc, et pas noir comme celui que je portais jusque là. La chaleur est supportable, mais inutile de rendre les choses plus difficile avec un maillot noir. Je fais quelques centaines de mètres d’ascension avant de faire demi-tour vers le camping Voconce. Nous avons un planning et encore quelques kilomètres à parcourir. Surprise, j’avais vraiment l’impression de me traîner entre Vaison et Malaucène… forcément, c’était un faux-plat ascendant avec le vent dans le nez. Retour vers le camping à 40km/h.
Dernière ligne droite vers Nice. Nous arrivons en fin d’après-midi pour retrouver ma mère qui a prit une location en plein centre-ville. Nous garons le camping-car tant bien que mal et déposons les deux super-héros chez leur grand-mère. Diner rapide, puis nous passerons la nuit à Carros, tout en haut, près du centre médiéval. Le lendemain matin, nous allons à Cagnes-sur-Mer au camping le Colombier. J’installe le camping-car pour Janna. Nous sommes Jeudi 23 Juin, le matin, je prépare mon vélo et mon sac à dos. Direction Nice-ville pour le TGV en direction de Valence à 17h23. Voyage en 1ère classe réservé plusieurs semaines à l’avance. J’ai un sac Tranzbag avec moi dans lequel j’espère pouvoir faire rentrer mon vélo entier. Je n’ai pas essayé l’exercice avant de partir. C’est l’inconnu…
Evidemment le sac ne contient pas du tout l’ensemble du vélo. Pas vraiment une grande surprise car le vélo à des prolongateurs, un porte-bagage un peu spécial, etc. bref, je fais tout mon possible pour que ça ait l’air presque fermé. Le contrôleur ferme les yeux, il veut juste que ça ne crée pas de problèmes. Je mets le vélo sur la place handicapée avec son accord, elle restera inoccupée durant tout le voyage.
J’arrive à Valence-TGV, petit détour de 5km pour aller dormir à l’hôtel Première classe (je ne voyage qu’en 1ère classe apparemment). Le lendemain matin, direction la ligne de départ à Saint-Jean en Royan avec la navette.
La course
Ce qui me terrorise sur cette épreuve, ce sont les cols. Je n’ai pas une grande expérience de la montagne donc je m’entraine.
Il y a 17 cols qui m’attendent lors de cette course. Les principaux :
- Col de la Machine (1011m)
- Col de Rousset (1249m)
- Mont Ventoux (1909m)
- Col d’Ayen (1032m)
- Col de St-Barnabé (1365m)
- Col de Bleine (1439m)
Départ à 18h32. Je suis impatient.
Je rencontre Yannick, l’un des organisateurs bénévols. Cette année, il est aussi participant sur le 500 et il m’invite à passer les 2-3 heures restantes avant le départ dans son Airbnb situé à quelques mètres du podium de départ. On casse la croûte, on prépare des sandwichs, dernières vérifications, on rempli les bouteilles, cardio-fréquence-mètre, chaussettes, crème chamois, gants, gapette, casque, chaussures. On y est, on est prêt.
18h32, je suis sur le podium, c’est mon tour de partir. 5, 4, 3, 2, 1, on y va.
200m dans le centre-ville… et c’est parti pour 23km d’ascension ! Le baptême du feu avec un col hors-catégorie, pas vraiment le temps de s’échauffer, je suis déjà en zone 5 ! On me double, encore et encore… j’ai une stratégie, théorique et assez conservatrice, je n’ai qu’à exécuter. Je ne m’attend pas à aller à plus de 7-8km sur une pente à 8%. Premier col, 23km sur une moyenne de 5% je suis en haut au bout de 2 heures. 247W de moyenne, mais 149BPM. La bonne vitesse, mais le palpitant bat la chamade. Est-ce que c’est l’excitation du début de course ? Probablement un peu.
Ce qui est vraiment excitant, c’est de pouvoir enfin poser mes roues sur cette fabuleuse route de la Combe Laval. J’en avais rêvé pendant des mois, et le spectacle a vraiment été au rendez-vous. Mon compagnon Yannick qui est parti à 18h35 m’a rejoint et il est plus rapide en côte et en descente !
Puis c’est la première descente. Encore une première. Je n’ai jamais fait plus de 1-2 km de descente d’affilée…
6km à 50km/h, on retombe en zone 2 à 118BPM, dommage que ça ne dure que 7 minutes !
Puis c’est le col de Rousset. 9km à 2% de moyenne, 142BPM, 220W de moyenne, on appuie moins sur les pédales, mais on va plus vite. La descente en lacet, encore une première… les lacets c’est la montagne. J’ai passé de nombreuses semaines à skier dans les Alpes et pour monter en station, l’ascension des lacets voulait dire que la fin du trajet était proche et que c’était bientôt l’heure d’aller skier.
J’ai confiance en mes freins, je ne prends aucun risque, je ne fais pas la course. J’ai vu des dizaines et des dizaines de vidéos de fous-furieux qui dévalent les pentes à 100km/h et qui se prennent un muret dans un virage. Très peu pour moi. Vive les freins hydrauliques, je passe de 70km/h à 20km/h en quelques secondes. Je m’habitue à la vitesse et je deviens de plus à l’aise dans les choix de trajectoires. Mais Yannick est vraiment beaucoup plus rapide à ce petit jeu !
Je voulais de la descente qui dure un peu plus longtemps ? J’ai été servi. Presque 60km de descente jusqu’au km 100. La nuit commence à s’installer. La météo est avec nous, pas de pluie, vent faible. Conditions idéales.
Nous arrivons à Crest. C’est la Saint-Jean, c’est la fête au village. Nous sommes partis depuis 5 heures et 30 minutes. Il est minuit passé mais la fête bat son plein et je dévalise le stand de frite. Je commande un panini, des frites, un petit sac de churros. Je me retrouve avec 20 churros. Impossible de finir. On mange sur une terrasse de café où les proprio savourent les dernières minutes avant la fermeture. On discute, ils comprennent enfin pourquoi ils voient des cyclistes qui clignotent toutes les nuits depuis quelques jours. Les partants du 2600 et du 1100 ont déjà passé Crest et nous les prévenons qu’ils devraient garder leur bistrot ouvert car 180 autres cyclistes nous poursuivant sont sur le point de passer sur cette place du village.
Je vois un autre cycliste affamé s’arrêter, je lui donne mon reste de frites et de churros. Il est ravi.
En sortant de Crest, c’est le col des éoliennes. On s’enfonce dans la nuit et le but est d’arriver au pied du Ventoux le plus tôt possible.
Quelques petites côtes, quelques villages, quelques fontaines, et j’arrive à Vaison-la-Romaine. Je suis rattrapé par une concurrente qui pédale fort. On discute un peu avant d’arriver à Malaucène. Elle me répète en boucle : “Il faut faire tourner les jambes !” Elle me dit que son record sur le Ventoux c’est 1h45 mais qu’elle se voit pas monter en moins de 2h30.
Moi, je n’ai pas de record sur le Mont Ventoux… mais je fais tourner les jambes. J’arrive à Malaucène à 4h30 du matin, 10h que je pédale et je suis ravi de retrouver David.
L’organisation accorde le droit à un accompagnateur de partager la montée du Ventoux et David s’est porté volontaire. Bonne idée ?
21km à 8%. 4h15 à 5km/h de moyenne, pas beaucoup de Watts dans les jambes. 140W de moyenne, 123BPM. Quand on regarde comme ça, c’est pas terrible. Mais après 180km de nuit, c’est pas si mal.
Cette ascension est longue. Très longue. Des portions de 1km à 11%, en arrivant à la moitié on commence à voir des cyclistes descendre comme des fusées, avec un vrombissement impressionnant. Je me dis que je suis vraiment en train de vivre quelque chose de spécial. C’est très dur, mais je vais y arriver.
Parfois la pente est tellement raide que je descend du vélo pour marcher. La bonne nouvelle, c’est qu’il est tellement difficile de marcher avec des cales automatiques, qu’il vaut mieux remonter sur la selle. Je pense avoir parcouru 300-400 mètres en marchant sur les 21km…
Après avoir passé pas mal de temps à pédaler au lieu de dormir, la fatigue se fait vraiment sentir. J’attend avec impatience l’arrivée en haut pour pouvoir rejoindre le Bed’n Bike et pouvoir enfin m’allonger.
C’est encore loin, alors pourquoi pas piquer un petit roupillon dans la montée ? J’essaye… ça ne marche pas. J’essaye un peu plus loin, sur un coin d’herbe très accueillant… je ferme les yeux… David commence à trouver le temps et me demande si ça va… arggghhh. Tout juste le temps de faire un petit reset mental.
Mais là, en me retournant, je me rends compte que je suis presque en haut, on voit la tour juchée au sommet de ce satané Ventoux, elle est là, à quelques encablures. Le moral est au plus fort, je saute sur le vélo et je me remet en route. On arrive en haut, les photographes se multiplient, les paysages et la vue sont de plus en plus beaux, le soleil est maintenant bien levé. Un grand soleil, un ciel bleu, pas trop de vent.
Puis c’est l’arrivée au sommet du Mont Ventoux. Et l’incompréhension la plus totale.
Le sommet est envahi de Hollandais. Des dizaines de cyclistes hollandais font la queue pour se prendre en photo du sommet. Un événement a été organisé par une agence hollandaise, il faut gravir le Ventoux le plus de fois en 24h… ça semble complètement idiot comme challenge, mais peut-être pas autant que de pédaler non stop pendant 500km.
Alors on improvise une photo avec un autre panneau…
Et puis on finit par trouver une petite place et on peut enfin prendre notre photo sur le bon panneau.
Sur la descente, on s’est vite rendu compte de l’ampleur de l’événement hollandais. Des centaines et des centaines de cyclistes. Apparemment 4000 participants.
Nous entreprenons notre descente. Vitesse max 74km/h. Presque 20 minutes de descente, c’est éprouvant, surtout avec le trafic sur la route. On slalom entre les voitures, on essaye de rester en vie… Autour de nous, il y a des chutes. On apprendra plus tard qu’un concurrent est même sorti de la route et s’est pris un arbre. Un hollandais s’est pris un parapet, l’idée du bruit du carbone qui se froisse ne donne pas trop envie de répéter son erreur.
Encore 20-25km et j’arrive au Bed’n Bike. Comme tout le monde, je dévore tout ce qui se mange. Salade de pâtes, chips, fruits, bars de céréales, pates de fruit, etc. Je prend une petite douche froide. J’essaye de dormir, ça ne marche pas trop… il fait très chaud, mais à l’ombre c’est supportable. Pas certain d’avoir dormi, mais je crois avoir pu fermer les yeux.
Un autre concurrent m’explique sa stratégie, il est encore relativement tôt, la température va augmenter, donc il faut passer les gorges de la Nesque avant que ça ne devienne invivable. Très peu d’endroit pour trouver de l’eau sur un faux-plat montant de 20-25km. Alors je me remets en selle.
Plus beaucoup de photos sur la deuxième partie du périple…
Petit soucis de routage, une départementale est fermé et nous oblige à emprunter un autre chemin. Pas certain que nous gagnons au change, la route alternative est très praticable en tracteur, mais nettement moins en vélo. On fait avec et on avance.
Puis c’est la Nesque. Stratégie moyennement bien appliquée. J’arrive alors en début d’après-midi. Il fait chaud, je manque d’eau. Je m’arrête dans une petite boutique qui vend du miel et de l’eau. 30 secondes de discussion et je repars. Les gorges de la Nesque sont magnifique, et très sauvage. Peu des voitures, quelques cyclistes.
Un peu après la Nesque, j’arrive à Sault. Je manque encore d’eau. Je sors de la route pour aller dans le centre ville de Sault et me restaurer un peu. On dévalise la boulangerie. Plus de flan, mais encore plein de religieuses au chocolat.
C’est reparti. Petite descente vers Manosque où j’arrive en soirée et je décide de prendre une chambre d’hôtel. Je passe au Monoprix pour prendre de quoi me faire des sandwich et avoir de quoi manger pendant la nuit. Je dois passer dans les gorges du Verdon et il y a de bonnes chances que je ne trouve pas grand chose d’ouvert. Baguette aux olives, fromage, jambon, Coca. Difficile de tout contenir dans le sac en papier, je fais tout tomber… bizarrement, je perds une bouteille de Coca…
J’ai réservé une chambre d’hôtel sur Booking, la seule chambre disponible dans toute la ville. J’arrive à l’hôtel Bel Alp, un panneau marqué COMPLET me fait un peu peur. Le gérant m’annonce qu’il a eu une annulation et qu’il a donc libéré la chambre et que je l’ai prise 3 minutes plus tard. Sacré coup de chance ! Le gérant me demande si je veux mettre mon vélo dans leur garage, aucune chance. Ma vie entière est sur ce vélo.
Je suis au rez-de-chaussée, parfait. La chambre est petite mais j’arrive à faire rentrer le vélo. Je prépare mes sandwiches, je mange et je me couche. J’ai l’intention de dormir 2h. Je met le réveil à 22h. Entre temps, mon père m’appelle inquiet car le tracker GPS indique que je ne bouge plus depuis un certain temps… Je m’endors à nouveau… puis le réveil sonne. Dur dur.
Tout est prêt pour repartir. Je m’habille, je sors le vélo et je suis reparti. Je vois des lumières qui clignotent. Chouette, je vais avoir de la compagnie ! Hélas, ils s’arrêtent au McDo. Pas grave, on s’enfonce dans la nuit et on se dirige vers les gorges du Verdon. 26km de côte à 1.4% à point nommé “faux plat de la mort” sur Strava. Il fait noir, impossible de vraiment comprendre les pourcentages… Et là, la fatigue commence à me rattraper. Mon arrêt à l’hôtel n’a pas assez porté ses fruits. J’aurais du rester plus longtemps. 2h de plus auraient tout changé. Je trouve un compagnon de route qui cherche un coin pour dormir. On s’allonge dans un champs… 20 min… pas moyen de fermer l’oeil. Je repars. J’arrive en haut du Verdon après le Col d’Ayen à Moustier-Sainte-Marie et je dois vraiment dormir. Pas vraiment les yeux en face des trous, je trouve une dalle de béton sur le bord la route un peu avant Castellane, je sors le bivvy, je gonfle mon oreiller. Il est 4h30. Je m’endors tout de suite. J’ai mis une alarme pour une heure trente de sommeil. Je me réveille couvert de rosée avec le jours qui se lève. Il est 5h30 et il me reste 5 heures pour couvrir les 100km restant. En temps normal, c’est largement faisable. Mais après deux nuits sur le vélo et 440km dans les pattes, c’est une autre histoire, surtout avec le dénivelé. Ça va être dur, mais ça va l’faire.
Encore deux cols. Le col de Saint-Barnabé en premier. Catégorie 2. 10.5km à 5%. Je le monte en 1h07 à 224W. Au moins le repos a permis de retrouver des Watts. Le coeur arrive à monter, je suis à 136BPM, c’est beaucoup et je sais que ça va être compliqué d’arriver dans les temps en tenant cette cadence.
En route je rencontre une paire. Anaïs n’arrête pas de répeter “Ça va l’faire !” à chaque fois qu’on se croise. Elle monte plus vite que moi, et je descend plus vite. J’essaye de tenir sa roue dans la prochaine côte. Je m’accroche. Ça va l’faire.
Dernier col. Col de Bleine. 11.5km à 3.5% dont 4.3km à 6%. On est dans l’arrière-pays niçois. On passe sur le tracé de l’Ironman de Nice. A quelques minutes prêt j’arrive à me faufiler. Ils fermeront la route un peu plus tard. Certains ont du faire un détour de plusieurs kilomètres pour éviter ce tronçon. J’arrive en haut en 54min, 220W et 136BPM. Ça va l’faire.
En haut du col de Bleine, c’est la délivrance. Je regarde ma montre, il me reste 58km et 1h55. Normalement, ce n’est que de la descente, donc pas soucis, ça va l’faire.
Et oui, sauf que ce n’est pas vraiment que de la descente. C’est des balcons. Un peu de descente, un peu de côte. Mais ça avance quand même. 23km en une heure… c’est un peu lent, il faut vraiment accélerer !!
Il reste 35km et 55 min. Je trouve une autre paire. La team Platypus. Je leur donne un challenge.
“Les gars, je dois arriver avant 10h32, vous m’emmenez au paradis ?”
Il se regardent… ils regardent leur montre… ils se regardent… ils me regardent…
“Ça va être chaud, mais ça va l’faire”
Et c’est parti pour l’heure de vélo la plus intense de ma carrière.
Ils ouvrent la route, je me cale dans leur roue. 45km/h de moyenne. A fond dans la ribambelle de centre-ville menant à Mandelieu. Les feux rouges, les ronds-points, les stops, on double les voitures, tout y passe.
J’aurai aimé avoir une GoPro pour vendre les droits à Luc Besson.
À deux kilomètres de l’arrivée, les frangins Platypus me laissent partir, on est presque arrivée et je devrais arriver dans les temps. Je sprint quand même !
J’arrive à 10h30 pile en dérapage devant la ligne d’arrivée.
Soulagé, fatigué, assoiffé, satisfait, mais tellement content d’avoir réalisé ce challenge.
539km en 39h58min (j’avais oublié de mettre en route le GPS…)
2 replies on “Rapport Race Across France 500 – le récit (French)”
[…] une pente pas trop prononcée. Après avoir gravi le Mont Ventoux l’année dernière lors de la Race Across France, le traumatisme est toujours là. La Bretagne ne va pas surpasser […]
[…] the course, and I know it’s going to be a long hill. But not a bad percentage. After riding the Mont Ventoux last year during the Race Across France, the trauma is still there. Brittany is not going to top that […]